" Au
dernier quart du XIXe siècle, les aristocrates du bouchon et
de la colonie ne négligeaient aucun des plaisirs de la vie.
La chasse et la pêche, l'opéra et les cercles, les chevaux
et les bateaux faisaient partie de leurs bonnes manières. Grâce
à sa situation Pauillac fut un point de rendez-vous des amoureux
de la navigation, qui s'adonnaient aussi à la vie de chateau,
cousinage ou copinage aidant.
La société "La Voile de Pauillac" fut fondée
en 1872 et connut des heures éblouissantes. Quatorze ans plus
tard, le "Sport Nautique de Pauillac" se constituait. Les
deux clubs voguèrent concurremment jusqu'à leur fusion
en 1936. |
Dans
l'année nautique, le temps fort était marqué
par les régates de Pentecôte.
Les bateaux, généralement des cotres de 15 à
30 mètres, "armés pour la plaisance", partaient
de Bordeaux
vers Pauillac, sur la marée descendante, le samedi de Pentecôte.
Le dimanche,
ils appareillaient vers la Pointe de Grave et passaient la nuit
au port du Verdon. Le lundi, la dernière étape les
ramenait à Pauillac.
C'était alors la remise des trophées, en présence
de toute la belle société qui avait suivi les péripéties
de la course à bord de confortables bateaux à aubes.
L'un des meilleurs
équipages fut, pendant longtemps, celui des Johnston, sur
le Tourlinguet. Suprême chic, après chaque régate,
ils envoyaient toute la garde robe des voiles se faire retailler
à Bristol.
Les régates de la Pentecôte avaient tant d'importance
dans la vie locale que le curé de Pauillac annoncait du haut
de sa chaire les jours du Seigneur qui suivaient : "Deuxième...septième...onzième...treizième
dimanche après les régates" "
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